Voitures électriques : la France chef de file européen au 1er semestre 2016

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Voiture électrique ZOE

Selon Renault, la batterie de sa voiture ZOE peut être rechargée jusqu’à 80% en 1h sur les bornes de recharge de 22 kW. Ici à Paris. (©Laurent Villaron/Publicis)

La France est le pays européen où le plus grand nombre de voitures électriques ont été immatriculées au cours du 1er semestre 2016. Elle a ravi la première place de ce classement à la Norvège.

Plus de 50 000 immatriculations en Europe au 1er semestre

L’Avere-France (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique) fait état de 50 705 nouvelles immatriculations de véhicules 100% électriques en Europe au cours du 1er semestre 2016, soit 11,3% de plus qu’au 1er semestre 2015 (45 500 immatriculations). Plus de 15 000 de ces nouvelles immatriculations ont été réalisées en France sur cette période (+ 49% par rapport au 1er semestre 2015) contre 12 216 en Norvège qui a connu pour la première fois une baisse de 12,4% par rapport à l'an passé (« compensée » par ailleurs par une forte hausse des ventes de véhicules hybrides).

Les ventes de ces véhicules électriques dans les différents pays européens dépendent fortement des politiques de soutien public. Ainsi, les immatriculations ont augmenté de 138% en Autriche parallèlement à une réforme de taxation des véhicules d’entreprise tandis qu’elles ont diminué de 78% au Danemark où les véhicules électriques doivent être progressivement assujettis à la taxe d’immatriculation.

Immatriculations de véhicules électriques en Europe

Au 1er semestre 2016, la France et la Norvège ont compté à elles seules pour 53,8% du volume d'immatriculations de véhicules électriques en Europe. (©Avere)

Un soutien public nécessaire au développement de l'électromobilité

Pour poursuivre le développement de la mobilité électrique en Europe, Marie Castelli, secrétaire générale de l’Avere-France, rappelle que les aides publiques doivent porter en priorité sur deux principaux freins, à savoir « les prix des véhicules, encore élevés, notamment du fait des faibles volumes de production et du coût des batteries, et l’accès à la prise via le développement de réseaux de recharge publics et l’aide à l’investissement dans la recharge privée ».

En France, un « super bonus » de 10 000 euros(1) est notamment octroyé pour le remplacement d’un véhicule diesel de plus de 10 ans par un véhicule électrique. En matière d'infrastructures de recharge, le ministère en charge de l'énergie a fixé pour objectif d’installer 7 millions de points de recharge électrique d’ici à 2030(2). Le développement de ces infrastructures en France se fait actuellement « à un rythme satisfaisant » selon Marie Castelli : « il y a aujourd’hui un peu plus de 13 000 points de charge accessibles au public et 80 000 points de charge privés pour environ 80 000 véhicules électriques en circulation, c’est le bon ratio », estime-t-elle.

Selon Emmanuel Hache(3), économiste à IFP Énergies nouvelles, le meilleur scénario pour soutenir l'électromobilité à un coût budgétaire acceptable consiste à combiner un bonus des pouvoirs publics pour l'achat spécifique d'un véhicule électrique et la mise en place d'une taxe carbone (« sur une base fiscale large » pour financer la subvention directe à l'achat). Il met toutefois en garde contre certains effets d'aubaine, les subventions étant en majorité attribués à des ménages aisés. Pour éviter cet écueil, il est notamment possible d'instaurer « des subventions dégressives en fonction du niveau de revenu comme c'est le cas en Californie ».

La moitié des immatriculations concentrées sur 2 modèles

Au 1er semestre 2016, deux modèles de véhicules électriques ont fait l’objet de plus de 11 000 immatriculations chacun en Europe : la Renault ZOE (11 790 immatriculations) et la Nissan Leaf (11 117 immatriculations). Ces modèles comptent à eux seuls pour 50,2% des immatriculations européennes de véhicules électriques sur cette période. Suivent ensuite la Tesla Model S (6 846 immatriculations), la Volkswagen e-Golf (3 912 immatriculations) et la BMW i3 (2 438 immatriculations)(4).

Si la France se trouve désormais en tête des immatriculations, précisons que la part de marché des véhicules électriques avoisine 13% en Norvège contre seulement 1,1% dans l'hexagone. Rappelons par ailleurs que l’intérêt des véhicules électriques dans la lutte contre le réchauffement climatique dépend en grande partie de la manière dont l’électricité est produite. Cette dernière est décarbonée à près de 94% en France (principalement grâce au nucléaire) et encore davantage en Norvège (grâce à l’hydroélectricité). Il en est tout autrement en Allemagne où la production électrique reposait encore à plus de 42% sur le charbon en 2015.

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