Legrand veut être un acteur central de la croissance des centres de données d'ici 2030

  • AFP
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Le fabricant de matériels et d'équipements électriques Legrand affiche de grandes ambitions sur le marché des centres de données, dont il veut faire l'un des moteurs de sa croissance d'ici à 2030, a déclaré son directeur général Benoît Coquart à l'occasion d'une conférence investisseurs mardi à Londres.

Refroidissement des centres de données

Le groupe, basé à Limoges, a fortement renforcé son activité liée aux centres de données. Elle représentait 1,2 milliard d'euros l'an passé, deux fois plus qu'en 2019.

"On a une très belle performance depuis 2019. Nous avons, par exemple, crû dans les data centers en moyenne de 13% par an de façon organique. Notre ambition est de continuer à accompagner la croissance de ce beau marché", indique Benoît Coquart dans un entretien à l'AFP.

Legrand, un des leaders des infrastructures électriques et numériques du bâtiment et des solutions connectées, vise un chiffre d'affaires global "compris entre 12 et 15 milliards" en 2030, contre 8,4 milliards en 2023.

"On va continuer à croître de façon significative, et puis on compte, comme on l'a fait depuis quelques années, compléter cette croissance organique par des acquisitions", poursuit-il. "On a un certain nombre de cibles en magasin. Il y a fort à parier que les data centers, qui représentaient 15% du chiffre d'affaires (de Legrand) en 2023, vont représenter à terme 17, 18, 19%".

Le groupe propose notamment des solutions autour du refroidissement des centres de données, consommant seulement 30 à 35% d'énergie supplémentaire, contre 60 à 70% habituellement nécessaire.

"Le deuxième poste de consommation d'énergie après les serveurs, c'est le refroidissement. Tout l'enjeu c'est d'avoir le maximum d'énergie possible dédié au fonctionnement des serveurs et le minimum d'énergie possible dédié au reste", explique Benoît Coquart.

Produits de la transition énergétique et « style de vie digital »

Le patron de Legrand ajoute que le groupe compte "également se développer dans le secteur des produits liés à la transition énergétique, ceux qui permettent de protéger une installation électrique, jusqu'aux bornes pour véhicules électriques".

Enfin, le groupe "a un troisième levier fort de croissance autour de tout ce qui est le style de vie digital".

"Legrand ne fait pas de pompes à chaleur, mais quand on a une pompe à chaleur, on a besoin d'un disjoncteur, d'un système de gestion de l'énergie dans la maison", relève Benoît Coquart. "Aujourd'hui, on n'imagine plus entrer dans une maison sans avoir un portail vidéo connecté, un système de gestion de l'énergie ou des dispositifs permettant de rester à son domicile, même en vieillissant. Ce sont les tendances de fond de la digitalisation, de l'électrification et du mode de vie digital qui vont tirer notre chiffre d'affaires."

Dernier axe de développement, quoique modeste : la santé, qui représente 160 millions d'euros de chiffre d'affaires. "C'est un nouveau business qu'on a lancé en 2011", indique Benoît Coquart. Exemple : un portail pour gérer des rendez-vous médicaux et l'échange d'informations sécurisées entre les hôpitaux et le patient. Même si "ce n'est pas encore énorme pour Legrand".

Sur son activité principale, qui reste le bâtiment (80% du chiffre d'affaires du groupe), Legrand pense avoir mis derrière lui les difficultés liées à la pandémie de Covid-19, à la guerre en Ukraine, à la crise de l'énergie ou à la poussée inflationniste des dernières années.

"Aujourd'hui, quand on regarde le résidentiel en Europe ou le bâtiment de bureaux aux Etats-Unis, des domaines qui ont beaucoup souffert depuis deux ou trois ans, nous pensons que ces segments devraient repartir en croissance", estime Benoît Coquart.

Et ce, grâce à la baisse des taux d'intérêts mais aussi "des facteurs plus structurels comme le manque de logements dans des pays comme la France, l'Allemagne, les Etats-Unis, l'Inde ou d'autres". "Donc le marché va repartir", estime Benoît Coquart. "Je ne sais pas à quel rythme ni avec quelle pente, mais on est assez convaincu qu'on a mangé notre pain noir."

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