Le pétrole se redresse après la frappe sur le QG du Hezbollah

  • AFP
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Les cours du pétrole ont pris de la hauteur en toute fin de séance vendredi, réveillés par une frappe israélienne présentée comme visant le siège du mouvement pro-iranien Hezbollah.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'est apprécié de 0,53%, pour clôturer à 71,98 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui engrangé 0,75%, à 68,18 dollars.

Israël a annoncé vendredi avoir bombardé le "quartier général" du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.

L'attaque a rasé six immeubles mais selon une source proche du mouvement islamiste libanais, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en a réchappé.

L'ambassade d'Iran au Liban a estimé que cette opération participait d'une "dangereuse escalade", qui "change les règles du jeu". Les auteurs de ce "massacre" recevront un "juste châtiment", a-t-elle mis en garde.

Ce développement a sorti de leur torpeur les cours du brut, qui oscillaient autour de l'équilibre depuis plusieurs heures.

"A chaque fois qu'un tel événement survient, la prime de risque (géopolitique) s'accroit", a commenté Bart Melek, de TD Securities.

Mais au-delà de cette réaction instantanée, "je ne m'attends pas à ce que cela ait un effet majeur", sur l'or noir, "à moins que l'Iran ne s'en mêle", a ajouté l'analyste.

Présent cette semaine à New York dans le cadre de l'assemblée générale des Nations unies, le président iranien Massoud Pezeshkian a tenu un discours modéré, sans mentionner de possible intervention de la république islamique.

"Même si l'Iran attaquait Israël, cela offrirait une ouverture à la Russie et l'Arabie saoudite pour augmenter leur production", anticipe Eli Rubin, d'EBW Analytics Group. "Plusieurs producteurs sont prêts à prendre le relais, ce qui explique qu'on ne voit pas les cours bondir."

L'Arabie saoudite produit actuellement environ 9 millions de barils par jour, alors qu'elle aurait la capacité d'en extraire 12 millions.

Le Royaume prévoit, comme sept autres membres de l'accord Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole), d'accroitre sa production à partir de décembre.

"Avoir conscience que le marché ne peut pas absorber l'offre et dire qu'on va augmenter les volumes ne me paraît pas être une formule gagnante pour les Saoudiens", estime Eli Rubin. "Donc je pense qu'ils vont changer de positionnement à un moment donné."

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