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Entièrement dépendante du gaz naturel russe, la Bosnie a ouvert la voie à une diversification de son approvisionnement par un vote jeudi soir en faveur de la construction d'une nouvelle interconnexion gazière, après plusieurs années de blocages politiques.
Interconnexion avec la Croatie
Le texte de loi prévoyant la construction d'une interconnexion gazière avec la Croatie a été adopté par la Chambre des représentants de l'entité croato-bosniaque, après une forte pression de l'ambassade des Etats-Unis. Pour entrer en vigueur, la loi doit encore être adoptée par la Chambre des peuples.
La nouvelle interconnexion pourrait permettre de brancher le système gazier de la Bosnie à celui de la Croatie, notamment à un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) sur l'île croate de Krk.
Cela permettrait de sortir la Bosnie et ses 3,5 millions d'habitants de la dépendance totale au gaz russe : 100% du gaz (225 millions de m3 en 2023) vient de Russie en passant par l'unique interconnexion, celle avec la Serbie, dans l'est du pays. Belgrade est aussi presque totalement dépendante de Moscou pour ses approvisionnements - en 2023 près de 94% de son gaz venait de Russie.
Un projet pas nouveau
La création de cette nouvelle interconnexion est en débat depuis plusieurs années en Bosnie, pays divisé depuis la fin de la guerre intercommunautaire en 1995 en deux entités, serbe et croato-bosniaque, reliées par un faible état central.
Mais le chef du principal parti politique croate en Bosnie (HDZ) Dragan Covic a déjà fait capoter en 2021 l'adoption d'une loi - il estime que l'interconnexion devrait être construite et gérée par une nouvelle entreprise, à dominance croate, et non pas par l'entreprise publique "BH Gas", dominée selon lui par les Bosniaques.
Si la loi est à nouveau bloquée par les députés croates à la Chambre des peuples, ce sera à la Cour constitutionnelle de trancher.