Le supercalculateur de Total Pangea a été conçu par la société américaine SGI. (©Pascal Laurent/Total)
Le nouveau classement des 500 supercalculateurs les plus puissants au monde a été annoncé le 18 novembre dernier à Denver. Un supercalculateur français figure désormais parmi les 15 premiers de ces « superordinateurs » : dénommé Pangea, il est détenu par le géant pétrolier Total.
Une puissance de calcul de plus de 2 pétaflops
Pour rappel, un supercalculateur est un ordinateur intégrant les meilleures performances de calcul atteignables en l’état des technologies. Il vise en particulier à optimiser la vitesse d’un nombre très important de calculs. Cette notion de « superordinateurs » a été utilisée dès les années 1960 et évolue dans le temps, au fur et à mesure des progrès de l’informatique. Comme leur nom l’indique, les supercalculateurs sont conçus pour des secteurs nécessitant une très forte puissance de calcul : différentes simulations scientifiques, modélisation moléculaire, prévisions météorologiques ou climatiques, etc.
Total s’est doté de son nouveau supercalculateur Pangea pour analyser principalement un grand nombre de données géologiques et sismiques et pour simuler l’efficacité de la production de réservoirs d’hydrocarbures. Inauguré en mars 2013, ce supercalculateur est 15 fois plus puissant que son prédécesseur : il dispose d’une puissance de calcul de 2,3 pétaflops, un pétaflop équivalant à un million de milliards d’opérations par seconde. Cette puissance de calcul équivaut à celle de 27 000 ordinateurs de bureau réunis. La capacité de stockage de Pangea atteint 7 pétaoctets, soit l’équivalent de 1,75 million de DVD.
Pangea a été financé pour un montant total de 60 millions d’euros et nécessite une puissance électrique de 2,8 MW pour fonctionner. Il produit une forte chaleur qui est récupérée pour chauffer l’ensemble des bâtiments du Centre Scientifique et Technique de Pau où il est installé. Total a d’ores et déjà annoncé lors de l’inauguration de Pangea que le groupe souhaite doubler la puissance de son calculateur à l’horizon 2015.
La moitié du top 500 occupée par des supercalculateurs américains
Dans le classement Top 500 Supercomputer notamment réalisé par le laboratoire américain de Berkeley, 265 des 500 systèmes les plus rapides au monde sont américains. En Europe, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne dispose tous trois d’une petite vingtaine de superordinateurs figurant dans cette liste. Le supercalculateur du CEA figure en 20e position du classement avec une performance de 1,4 pétaflop. Notons que la progression de ces systèmes est rapide : la barre du pétaflop n’a été atteinte qu’en 2008.
A l’heure actuelle, le supercalculateur le plus puissance au monde est chinois : Tianhe-2 (Voie lactée-2 en français) est capable de réaliser près de 34 millions de milliards d’opérations par seconde. Il est détenu par l’Université chinoise de technologie de défense et devance deux superordinateurs américains rattachés au Department of Energy (DOE).
Pangea vise notamment à gagner du temps et de la précision dans la modélisation des sous-sols. Il est 15 fois plus rapide que le précédent superordinateur de Total. (©Pascal Laurent/Total)