Sous-marins et porte-avions: TechnicAtome dans une "dynamique très porteuse"

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TechnicAtome, spécialisé dans les réacteurs nucléaires compacts, a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires de 11% en 2023, à 551 millions d'euros, porté notamment par le renouvellement de la flotte de sous-marins d'attaque français.

L'entreprise conçoit, produit et exploite les chaufferies nucléaires - nom donné aux réacteurs de sous-marins et porte-avions à propulsion nucléaire. Elle en a produit 21 depuis sa création en 1972, et doit encore en fabriquer neuf d'ici 2050 (trois pour les trois derniers sous-marins d'attaque Barracuda, quatre pour la prochaine génération de sous-marins lanceurs d'engins SNLE3G et deux pour le porte-avions qui succédera au Charles-De-Gaulle).

Mercredi, l'entreprise a notamment effectué la "divergence", c'est-à-dire le premier démarrage, de la chaufferie nucléaire du Duguay-Trouin, troisième des six sous-marins de la classe Barracuda, a annoncé son PDG Loïc Rocard lors d'une conférence de presse, qui juge son entreprise dans une "dynamique très porteuse".

Ce jalon dans la construction du bâtiment ouvre la voie à ses essais en mer et à son entrée en service d'ici 18 mois.

Le mois dernier a eu lieu la découpe de la première tôle du premier SNLE3G, qui doit être mis à l'eau en 2035, et TechnicAtome s'apprête à passer commande des premiers éléments des chaufferies du porte-avions de nouvelle génération (PANG) qui doit entrer en service en 2038. "Nous ne savons raisonner que sur le temps long", a estimé Loïc Rocard.

Depuis l'éclatement en 2017 du groupe Areva, dont TechnicAtome était l'une des trois composantes avec Orano (ex-Cogema) et Framatome, le chiffre d'affaires a grimpé de moitié et les effectifs d'un tiers pour atteindre 2.000 salariés.

"Nous sommes dans une phase de croissance soutenue et cela va se poursuivre puisque nous prévoyons cette année en 2024, un chiffre d'affaires supérieur à 600 millions d'euros", selon le directeur financier Jean Merveilleux du Vignaux.

Le bénéfice net "s'approche de 15%" du chiffre d'affaires en 2023, soit de l'ordre de 82 millions d'euros.

Pour autant, "nous avons un certain détachement par rapport à la question de la croissance, pour nous l'enjeu, c'est d'être à la hauteur de ce qui nous est demandé, nous ne faisons pas de démarche commerciale pour augmenter notre activité", a plaidé le patron de l'entreprise publique dont l'activité est alimentée par la commande publique.

Si TechniActome réalise 85% de son activité dans le militaire, elle a également une jambe civile, participant au projet Nuward mené par EDF de petit réacteur modulaire (SMR) ainsi qu'au projet de réacteur de recherche Jules-Horowitz.

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