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Les États-Unis font pression sur la Hongrie en raison de sa coopération avec la Russie sur les questions d'énergie, a déclaré pour la première fois le dirigeant hongrois Viktor Orban, selon des propos rapportés vendredi par les médias.
"Les États-Unis soumettent la Hongrie à une forte pression" car ils redoutent à tort son "rapprochement avec la Russie", a-t-il assuré jeudi soir, à l'issue d'une rencontre à Munich (Allemagne) avec Horst Seehofer, le chef du gouvernement régional de Bavière.
M. Orban a plaidé que sa politique n'était "pas prorusse, mais prohongroise". Les choix énergétiques de la Hongrie, a-t-il insisté, ne visent qu'à "renforcer sa compétitivité" économique, tout en "réduisant sa dépendance".
Le Premier ministre conservateur, accusé de dérive autoritaire par ses critiques en Hongrie et à l'étranger, s'était abstenu jusqu'à présent de commenter les reproches faits par Washington depuis la fin de l'été.
En septembre, le président Barack Obama avait cité la Hongrie parmi les pays où pèse "une menace contre la société civile".
Ces dernières semaines, la diplomatie américaine a déploré "l'évolution négative" de la Hongrie, et a déclaré indésirables aux États-Unis six responsables hongrois soupçonnés de corruption, dont la directrice du fisc.
Selon Viktor Orban, l'irritation des États-Unis serait directement liée au soutien de Budapest au projet de gazoduc South Stream, porté par le géant gazier russe Gazprom.
South Stream est destiné à approvisionner l'Europe en gaz russe en contournant l'Ukraine. Il a été bloqué par l'Union européenne dans le cadre des sanctions visant Moscou dans son conflit avec Kiev - sanctions qui sont elles-mêmes qualifiées par la Hongrie de "contre-productives".
Washington reproche également à la Hongrie, dit M. Orban, le financement par un prêt russe de l'agrandissement de l'unique centrale nucléaire hongroise.