- AFP
- parue le
Les patrons de onze grands énergéticiens européens, rassemblés dans le groupe Magritte, ont une nouvelle fois plaidé mardi en faveur d'un prix du carbone élevé afin de lutter contre le changement climatique, au coeur d'intenses discussions à la COP21 de Paris.
Créé en mai 2013, le groupe Magritte compte parmi ses membres le français Engie (ex-GDF Suez), les allemands EON et RWE, l'espagnol Iberdrola, l'italien Eni ou encore le finlandais Fortum.
Il représente plus de la moitié des capacités d'électricité de l'Union européenne (UE), dont 81 gigawatts de renouvelables, pour un chiffre d'affaires de 600 milliards d'euros. Face à la nécessité de limiter le réchauffement de la planète à 2°C, "le groupe Magritte appelle à un accord international sur le climat à la fois vaste et ambitieux lors de la COP21, afin de définir un cadre général pour le long terme et donner visibilité et cohérence aux politiques climatiques", a-t-il indiqué dans un communiqué. "Un signal prix du carbone doit également être reconnu comme un outil permettant d'assurer l'équité à l'échelle internationale".
La détermination d'un prix du carbone au niveau mondial ne relève pas du mandat de négociations de la COP21, "mais nous espérons que ce sera inscrit quelque part dans la déclaration finale", a déclaré le PDG d'Engie (ex-GDF Suez), Gérard Mestrallet, lors d'une conférence de presse.
Les onze énergéticiens réclament depuis plus de deux ans "une refonte en profondeur" du marché européen du carbone, jugé inefficace pour inciter les entreprises à investir dans des technologies moins polluantes, et la réduction progressive des subventions aux énergies renouvelables matures.
Du fait du ralentissement économique, mais aussi du développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, la demande de quotas d'émission (ou "droits à polluer") a chuté et les excédents se sont accumulés, pesant sur le prix du carbone. "Le groupe Magritte souligne la nécessité d'envoyer un signal fort sur la question du marché européen des émissions de CO2 afin de fournir au secteur un scénario lisible pour les investissements actuels et futurs", a-t-il insisté.
Pour atteindre les objectifs climatiques, "nous avons l'intention d'investir substantiellement dans des technologies clés" peu émettrices en CO2, comme le captage et le stockage de CO2, le stockage d'énergie, le power to gas (stockage de l'électricité sous forme de gaz), les infrastructures pour les carburants alternatifs, etc, a dit Gérard Mestrallet.