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La Commission européenne a donné son feu vert jeudi au partenariat formé par Electricité de France (EDF) et le Chinois CGN pour porter trois projets de centrale nucléaire au Royaume-Uni, dont celui de Hinkley Point, considéré comme risqué financièrement pour l'opérateur public français.
Ce partenariat porte sur "le développement, la construction et l'exploitation de trois centrales à Hinkley Point, Sizewell et Bradwell", les deux premiers sites étant de type EPR, la technologie développée par les Français EDF et Areva, est-il précisé dans un communiqué.
Il donnera lieu à trois coentreprises entre EDF et China General Nuclear Power Group (CGN), chacune se chargeant d'un site.
Pour le site de Hinkley Point, où doivent voir le jour deux réacteurs de type EPR, EDF financera la coentreprise à hauteur de 66,5%, tandis que CGN apportera le tiers restant, après le retrait d'Areva du fait de ses difficultés financières. Ce seul projet est estimé à 18 milliards de livres sterling (environ 23 milliards d'euros).
"L'enquête de la Commission a mis en évidence que la concurrence dans l'approvisionnement en électricité au Royaume-Uni ne serait pas entravée par cette transaction, étant données la part de marché modeste d'EDF, celle très limitée de CGN dans ce pays et la présence d'autres concurrents", précise le communiqué de la Commission.
Le projet de Hinkley Point est considéré comme risqué financièrement pour EDF jusqu'au sein même de l'entreprise (détenue à plus de 84% par l'Etat français). Les syndicats sont très sceptiques, plusieurs ayant demandé le report du projet, et le directeur financier d'EDF a démissionné cette semaine en raison d'un désaccord "sur la faisabilité à court terme" de cette centrale, d'après une source proche de l'opérateur.
Jeudi, la Cour des comptes, organisme français chargé du contrôle de la gestion des finances publiques, a elle aussi fait part de "fortes interrogations", dans un rapport.
EDF, qui affiche un endettement net de 37,4 milliards d'euros, a d'autres investissements à financer, notamment le rachat de la branche réacteurs d'Areva et le programme de maintenance lourde des 58 réacteurs français.