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Le préfet du Bas-Rhin a annoncé mardi qu'il avait autorisé un forage de géothermie profonde dans le sous-sol d'Illkirch-Graffenstaden (banlieue de Strasbourg), un projet qui devra selon lui s'accompagner d'un "réseau de surveillance" pour "maîtriser le risque de micro-sismicité".
Le projet, conçu par le groupe Electricité de Strasbourg (ES, filiale d'EDF), vise à alimenter un futur réseau de chaleur urbain et des installations industrielles. Il a fait l'objet d'une enquête publique en avril et mai dernier, et d'une "une importante mobilisation citoyenne, légitime au regard des enjeux", a observé le préfet, Stéphane Fratacci.
"Les craintes du public ont pu s'exprimer, et des réponses ont été apportées tout au long de la procédure d'instruction", a souligné le représentant de l'Etat. Pour répondre à ces inquiétudes, le préfet a décidé d'imposer à l'exploitant des "obligations techniques". "Il est prévu en particulier, afin de maîtriser le risque de micro-sismicité, de limiter et contrôler en permanence la pression d'injection de fluide. Un réseau de surveillance devra être installé, et les travaux seront arrêtés dès l'apparition d'éventuelles difficultés. Des contrôles devront être effectués à toutes les étapes du forage, avant de poursuivre les opérations", a insisté M. Fratacci.
Le premier forage devrait avoir lieu à l'été 2016, a récemment précisé dans la presse locale l'un des responsables du projet, Bernard Kempf. ES a lancé il y a une vingtaine d'années le premier site français d'expérimentation en géothermie profonde à Soultz-sous-Forêt (Bas-Rhin) et dirige un chantier de géothermie destiné à alimenter une usine à Rittershoffen, à une quarantaine de kilomètres au nord de Strasbourg.
La géothermie à haute température (plus de 150 degrés) consiste à prélever des eaux naturellement chaudes à grande profondeur et en extraire la chaleur afin de produire de l'électricité ou du chauffage. L'Alsace est considérée comme une région à fort potentiel pour cette source d'énergie, que le gouvernement veut développer.
Deux autres projets, élaborés par le groupe Fonroche, sont d'ailleurs à l'étude dans l'agglomération strasbourgeoise. Un troisième, également soutenu par Fonroche dans une zone industrielle de Strasbourg, à proximité d'installations Seveso, a été abandonné, après un avis défavorable du commissaire enquêteur.