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La Bulgarie, qui dépend presque entièrement des livraisons de gaz russe via l'Ukraine, a signé mercredi un accord avec la Grèce en vue d'une connexion de leurs réseaux gaziers afin de diversifier ses sources d'approvisionnement.
"Cette connexion est très importante pour la diversification réelle des sources (de livraison de gaz à la Bulgarie) et en tant que partie intégrale du corridor sud" transportant vers l'Europe de l'Ouest le gaz du gisement de Shah Deniz en mer Caspienne, au large de l'Azerbaïdjan, a déclaré la ministre de l'Énergie bulgare Temenoujka Petkova.
"Le projet a un rôle stratégique (...) pour l'approvisionnement en gaz de toute l'Europe de sud-est", a souligné Panos Skourletis, ministre grec de l'Environnement et de l'Énergie. L'accord a été signé par la Holding bulgare d'énergie (BEH) et par IG Poseidon, une co-entreprise détenue par la société grecque DEPA et l'italienne Edison.
Le gazoduc d'une longueur de 182 km, dont 151 km sur le territoire bulgare, doit relier Komotini (nord-est de Grèce) à Dimitrovgrad (sud de Bulgarie). La construction de ce gazoduc d'une capacité de 3 milliards de m3, prévue de 2016 à la mi-2018, constitue le premier pas réel de diversification des sources de livraison de gaz à la Bulgarie, le pays de l'UE le plus vulnérable aux tensions russo-ukrainiennes. Ce projet d'une valeur de 220 millions d'euros bénéficiera d'un financement européen de 45 millions d'euros.
"Ce projet n'est dirigé contre aucun pays". Mais il "nous garantit que si quelqu'un se fâche et arrête" le gaz, il y a une alternative, a déclaré le Premier ministre Boïko Borissov. Les Bulgares gardent un souvenir amer de la crise du gaz russo-ukrainienne, en janvier 2009, quand l'Europe centrale et orientale était privée pendant deux semaines du gaz russe transitant par l'Ukraine. La Bulgarie était alors apparue comme le seul pays d'Europe n'étant pas lié directement aux réseaux gaziers de ses voisins.