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Une tribu amérindienne a déposé jeudi devant un tribunal fédéral une demande pour faire cesser la construction d'un oléoduc controversé dans le Dakota du Nord, affirmant que ses droits constitutionnels seraient violés si la mise en place du pipeline se poursuivait.
La construction de la dernière portion inachevée de cet oléoduc a commencé, sous la rivière Missouri et le lac artificiel Oahe, dans cet Etat du nord américain. Ce segment a été bloqué durant des mois par des manifestations qui ont galvanisé les tribus locales et leurs soutiens à travers le pays.
L'oléoduc Dakota Access Pipeline doit s'étendre sur quatre États du Nord et faire près de 1 900 kilomètres de longueur. Il vise à transporter l'or noir du Dakota du Nord, un des principaux pôles de production de gaz et de pétrole de schiste aux Etats-Unis, vers un centre de distribution dans l'Illinois. Mais le projet à 3,8 milliards de dollars a soulevé un vaste mouvement de protestation portée par la tribu sioux de Standing Rock: celle-ci assure que l'oléoduc risque dans son tracé actuel de polluer un lac qui est sa principale source d'approvisionnement en eau.
La tribu de Standing Rock, soutenue par les sioux de la tribu Cheyenne River toute proche, demandent au juge James Boasberg un ordre temporaire d'interruption de la construction, affirmant que celle-ci violerait leurs droits religieux. "L'oléoduc désacraliserait les eaux sur lesquelles les membres de la tribu des sioux Cheyenne River se reposent pour leurs plus importantes pratiques religieuses", avance la plainte. "Et au vu de la menace sur la tribu et les droits constitutionnels de ses membres, ce tribunal ne peut attendre que le pétrole coule sous les eaux sacrées de la tribu", poursuit le texte.
L'administration de Donald Trump a relancé ce projet d'oléoduc contesté, revenant sur une décision prise au mois de décembre par son prédécesseur Barack Obama. Des opposants se sont rassemblés pendant plusieurs mois dans le Dakota du Nord pour bloquer les travaux, provoquant des échauffourées musclées entre manifestants et forces de l'ordre. L'administration Obama avait mis fin à des mois de conflit en décembre en recommandant d'étudier un tracé alternatif.