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Nicolas Hulot, en évoquant lundi la fermeture de "jusqu'à 17" réacteurs nucléaires, "prend les Français pour des gogos", a estimé mardi la CGT mines énergie, la CFE-CGC parlant "d'hérésie" et FO d'une "sortie de route" du ministre.
"Annoncer comme cela à court terme la fermeture de moyens de production aussi importants, c'est juste prendre les Français pour des gogos, en ne leur disant pas qu'il va falloir changer de mode de vie complètement", a estimé auprès de l'AFP Philippe Page Le Mérour, de la CGT Mines énergie, première fédération du secteur. C'est-à-dire "regarder la télévision, s'éclairer et se chauffer uniquement quand les éoliennes tourneront".
Le ministre de la Transition écologique n'explique "pas comment on remplace la capacité de production nucléaire supprimée", "ce n'est pas sérieux de fermer les moyens de production pilotables", dont on peut être sûrs de disposer quand on en a besoin, alors que "le 21 janvier, on a failli passer des régions entières dans le noir car nous n'avions plus de marge", dit-il. "On prend acte mais on ne s'affole pas pour autant car au bout d'un moment il y aura un principe de réalité", estime M. Page Le Mérour.
De son côté, la CFE-CGC Energies (deuxième organisation) évoque "une expression surprenante et malheureuse", "incohérente" notamment "par rapport au plan climat qui fait de la décarbonation la priorité". "C'est aussi une hérésie industrielle" car il n'est "pas possible de construire des moyens de production pour se substituer réellement à 17 réacteurs en 2025", explique à l'AFP son porte-parole Alexandre Grillat.
"Hérésie" aussi que de "précipiter un plan social dans le nucléaire alors que le gouvernement dit que l'emploi est sa priorité", relève-t-il en rappelant que la filière représente "220 000 emplois directs, 450 000 avec les emplois induits", "cela ferait donc entre 70 000 et 150 000 salariés sur le carreau".
Enfin, FO Energies et mines a dénoncé dans un communiqué des "propos irresponsables", une "provocation et l'irrationalité la plus totale", qui "suscitent une vive inquiétude" parmi les personnels". Après ce qu'elle considère comme une "sortie de route" de Nicolas Hulot, la quatrième fédération demande "rapidement au gouvernement de rectifier clairement ses propos" et se dit "déterminée à combattre, avec les salariés, toute fermeture de réacteurs pour des raisons politiciennes, que ce soit à Fessenheim ou ailleurs".