- AFP
- parue le
Le monde doit réduire voire sortir des énergies fossiles, propose une première version publiée vendredi d'un projet d'accord qui va maintenant être débattu puis adopté par les négociateurs de près de 200 pays pendant la COP28 de Dubaï.
Les pays doivent préparer une "réduction/sortie des énergies fossiles", selon les termes de ce document préparé par le Royaume-Uni et Singapour, qui servira de base de discussion en vue d'une adoption d'ici la fin de la COP, prévue officiellement le 12 décembre.
Un enjeu essentiel pour les pays sera de s'accorder sur le choix du terme "réduction" (phase-down, en anglais) ou celui, beaucoup plus ambitieux, de "sortie" (phase-out).
Ce texte clef, qui pourrait faire office de texte final adopté à la COP28, est en réalité un "bilan mondial" de l'accord de Paris de 2015 sur le climat.
Un rapport technique sur ce bilan de l'action internationale a été publié début septembre, faisant sans surprise le constat d'une action insuffisante pour limiter l'augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2°C et si possible à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
Il doit désormais faire l'objet d'une décision politique durant la COP28, une gageure tant la communauté internationale reste divisée sur nombre de sujets, à commencer par l'avenir des énergies fossiles.
L'ONU avait constaté début octobre la persistance de "vues divergentes" sur les moyens d'atteindre les objectifs de l'accord historique de 2015.
Le texte mis en discussion vendredi suggère plus spécifiquement une réduction ou une sortie de charbon ou plus simplement de renoncer à tout nouveau projet utilisant cette énergie très polluante.
Les observateurs ont salué vendredi la mention d'une réduction ou d'une sortie des énergies fossiles, dès le coup d'envoi de la COP28.
"C'est plus ambitieux que tout ce qui a été mis sur la table durant la COP27 donc le fait même de l'avoir parmi les options est un gros pas en avant", a salué Lola Vallejo, directrice du programme climat de l'Iddri, un groupe de réflexion français.
"Le bilan mondial devrait clairement appeler à une sortie et non à une réduction de toutes les énergies fossiles", a réagi Friederike Röder de l'ONG Global Citizen.
Le président émirati Sultan Al Jaber, également directeur général de la compagnie pétrolière nationale Adnoc, a appelé jeudi à mentionner "le rôle des combustibles fossiles" dans tout accord final.