Conflit en Birmanie : la moitié des besoins en électricité n'est pas pourvue selon la junte

  • AFP
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La Birmanie n'a la capacité de produire qu'un peu plus de la moitié de ses besoins quotidiens en électricité, a indiqué la junte, qui accuse ses opposants d'être en partie responsables de la pénurie.

Des coupures de courant fréquentes

Le pays ne génère par jour que 2 800 mégawatts sur les 5 443 MW nécessaires à son fonctionnement, selon un communiqué de l'autorité en charge de la production et de la fourniture d'électricité, relayée mercredi soir par le pouvoir.

Les coupures de courant sont fréquentes dans ce pays d'Asie du Sud-Est, en proie à un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 qui a mis à genoux son économie.

La situation s'est dégradée sous l'effet de la chaleur extrême constatée ces derniers jours, qui tend à augmenter la demande pour la climatisation.

L'armée accuse ses opposants

La capacité de production nationale des centrales à gaz a chuté à environ 446 MW par jour, et les faibles précipitations ont tiré vers le bas l'hydroélectrique (environ 350 MW par jour), ont noté les autorités.

Selon la Banque mondiale, les exportations de gaz naturel vers la Chine et la Thaïlande rapportent près de 300 millions de dollars (325 millions d'euros) par mois à la junte, en quête de liquidités pour financer l'effort de guerre.

L'armée au pouvoir a également accusé ses opposants, actifs dans plusieurs régions, d'envenimer la situation. Des actes des insurgés ethniques et politiques sur des centrales hydroélectriques ont réduit la production d'environ 350 MW, selon le communiqué.

Arrêt de paiement des factures

Depuis le coup d'Etat, 89 pylônes électriques ont été détruits, cinq centrales électriques visées par des bombes et 71 attaques ont visé les principales lignes à haute tension, selon la même source.

Quelque 400 000 compteurs allaient également être coupés du réseau en raison d'impayés, ont ajouté les autorités.

Beaucoup d'habitants à travers le pays ont arrêté de payer leurs factures des services publics pour protester contre le départ forcé du gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi. Près de 2,5 millions de personnes ont aussi dû fuir leur domicile en raison des combats, selon les Nations unies.

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