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Fiscalité, investissements, innovation: l'OCDE a détaillé vendredi des pistes que les Etats devraient suivre pour mettre en cohérence leurs politiques et leurs objectifs de lutte contre le réchauffement climatique.
Il existe des "défauts d'alignement" des politiques publiques, "qui s'ils étaient corrigés pourraient améliorer l'efficacité des politiques climatiques", juge ce rapport piloté par l'OCDE et intitulé "Aligner les politiques pour une économie bas carbone", dont des grands axes avaient été dévoilés début juin. "Etant donné l'inertie des institutions économiques et sociales, les gouvernements ne peuvent pas retarder une réponse politique appropriée plus longtemps", juge-t-il.
Parmi les mesures transversales, il appelle les gouvernements à reconsidérer leur soutien aux investissements dans les activités fortement émissives de gaz à effet de serre et à trouver les bons mécanismes permettant la fixation d'un prix du carbone "robuste".
Les prix bas du pétrole actuellement sont aussi "une opportunité pour réformer les subventions aux énergies fossiles", tandis que "les taxes à l'importation pénalisent toujours le commerce de certaines technologies nécessaires" pour la transition vers une économie bas carbone, note le rapport. Enfin, il plaide pour un cadre adapté de soutien à l'innovation, et notamment la nécessité de "combler le besoin de compétences" à travers la formation, l'éducation et des politiques du marché du travail.
Ce rapport se penche aussi sur trois secteurs en particulier: l'électricité, la mobilité urbaine et l'usage des terres. Il plaide notamment pour l'adoption de nouvelles règles sur les marchés de l'électricité afin de renforcer la compétitivité des énergies décarbonées.
Dans la mobilité, il faut "aligner les politiques entre les différents niveaux de gouvernement", quand aujourd'hui "l'utilisation des terres et la planification des transports sont peu coordonnées. Enfin, le rapport plaide pour "des pratiques de gestion durable" de la terre, comme réduire la déforestation, restaurer les terres dégradées ou développer de meilleures pratiques agricoles.
Il faut "briser" les barrières entre l'agriculture, la sécurité alimentaire, la forêt et les politiques environnementales. Les pays doivent "poursuivre leurs efforts pour supprimer les subventions agricoles nocives pour l'environnement", "protéger les forêts et réduire le gaspillage alimentaire".
Ce rapport, publié à quelques mois de la conférence internationale sur le climat de Paris (COP21), a été rédigé par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'Agence internationale de l'Energie (AIE), l'Agence pour l'énergie nucléaire (AIEA) et le Forum international des transports.