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Le ministre indien de l'environnement, Prakash Javadekar, s'est dit "déçu" des engagements pris par les pays développés dans les négociations sur le climat du Bourget, et a exigé avec ses homologues chinois, brésilien et sud-africain "une hausse substantielle" de l'aide financière promise.
"Nous continuons à être déçus par le faible niveau d'ambition et de soutien des pays développés", a déclaré M. Javadekar lors d'une conférence de presse au Bourget, près de Paris, où 195 pays doivent parvenir avant la fin de la semaine à sceller un ambitieux accord mondial pour limiter le réchauffement.
"Il est impératif qu'en raison de leur responsabilité historique et leurs plus grandes capacités, ils soient à la pointe en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre et d'aide financière et technologique au monde en développement. Malheureusement, ça ne prend pas le chemin que ça devrait prendre", a-t-il ajouté.
Dans un communiqué commun, les quatre émergents ont "exhorté les pays développés à augmenter progressivement et substantiellement leur aide après 2020", insistant sur le fait que l'engagement pris en 2009 de verser 100 milliards de dollars par d'ici 2020 n'était qu'"un point de départ". Cette question est l'une des plus difficiles de ces négociations, les pays en développement comptant sur cet argent pour développer leurs énergies renouvelables et pour s'adapter aux effets du réchauffement, dont ils sont les premières victimes.
L'OCDE a estimé en octobre que ces financements avaient atteint le montant de 61,8 milliards de dollars en 2014. "Ce ne sont pas les bons chiffres", a lancé, tranchant, le ministre indien, dont le pays (troisième pays pollueur au monde avec 6,1% des émissions totales de gaz à effet de serre), très dépendant du charbon, réclame soutiens financiers et technologiques pour développer les énergies renouvelables.
La ministre de l'Environnement d'Afrique du Sud, Edne Bomo Molewa, a elle aussi critiqué l'absence d'une méthodologie commune pour calculer les flux financiers pour le climat. L'Union européenne et les Etats-Unis exigent de leur côté que d'autres pays mettent la main à la poche, un appel du pied aux pays pétroliers, la Corée ou encore Singapour.
Mais pour Xie Zhenhua, représentant spécial sur le climat pour la Chine, un telle participation doit se "faire sur une base volontaire". Son pays a promis une aide de 3,1 milliards de dollars aux pays vulnérables.