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Le Honduras, la Birmanie et Haïti sont les trois pays à avoir été le plus affecté en 20 ans par des évènements météorologiques extrêmes, qui devraient se multiplier avec le réchauffement du globe en cours, indique jeudi un rapport, publié en marge de la conférence climat de Paris.
Au total, 525 000 personnes ont été tuées par environ 15 000 évènements extrêmes, en particulier les ouragans, et les pertes s'élèvent à plus de 2,97 trillions de dollars, entre 1995 et 2014. Sur les dix pays les plus touchés sur cette période, neuf sont des nations en développement à plutôt bas revenus, précise le rapport annuel de l'institut German Watch.
Le trio de tête est suivi par les Philippines, le Nicaragua, le Bangladesh, le Vietnam, le Pakistan, la Thaïlande et le Guatemala. Ce classement est fait en fonction d'"indices de risque climatique", soit "le niveau d'exposition et vulnérabilité aux évènements extrêmes" qui prend en compte le nombre total de victimes et en proportion de la population, les pertes de revenus totales et par point de PIB, et enfin le nombre d'évènements météorologiques.
Haïti, Honduras et Birmanie ont été touchés par des "évènements dévastateurs exceptionnels" en 20 ans comme les ouragans Sandy et Mitch, respectivement pour les deux premiers. La Birmanie a été notamment balayée par le cyclone Nargis en 2008, responsable de la mort de 140 000 personnes et la destruction des habitations d'environ 2,4 millions de personnes, précise le texte. A noter que les Philippines ont subi 337 évènements extrêmes sur cette période.
Sur la seule année 2014, ce sont la Serbie, l'Afghanistan et la Bosnie qui ont été les plus touchés, suivis des Philippines, du Pakistan et de la Bulgarie. Pour les deux pays des Balkans, il s'agit d'inondations liées à des pluies ayant atteint un niveau record. En Serbie, les dégâts se chiffrent à 2 milliards de dollars, quand en Bosnie, quelque 90 000 personnes ont été déplacées. Des précipitations très importantes se sont aussi abattues sur l'Afghanistan, entraînant des glissements de terrain dans la province de Badakhshan (nord).
Le rapport souligne qu'un seul évènement extrême "ne peut pas être attribué au changement climatique". Néanmoins "le groupe d'experts sur le climat de l'ONU (GIEC) a déjà prédit que les risques associés à des évènements extrêmes continueraient à croître avec la hausse des températures".
Plus de 190 pays sont réunis depuis lundi près de Paris à la grande conférence sur le climat de l'ONU pour tenter de sceller un accord qui permettra de limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Au delà de ce seuil, les scientifiques mettent en garde contre un emballement du régime climatique. D'ores et déjà, les impacts se ressentent de plus à travers le globe: sécheresse, canicule, fonte des glaciers, montée des eaux...
Un rapport de l'ONU diffusé fin novembre avec fait état de 600 000 morts au cours des 20 dernières années en raison de catastrophes climatiques, la très grande majorité des victimes vivant dans des pays pauvres.