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Le géant pétrolier britannique BP a renoncé mardi à son projet controversé de forer dans la Grande baie australienne, une victoire selon les défenseurs de l'environnement, six ans après la catastrophe écologique du Golfe du Mexique.
La major souhaitait creuser quatre puits d'exploration à des profondeurs allant jusqu'à 2 500 mètres au large des côtes de l'Etat d'Australie méridionale pour savoir si des quantités exploitables de gaz ou de pétrole pouvaient en être extraites. Mais son projet a été plusieurs fois rejeté par la Nosepma, l'autorité officielle australienne compétente, faute de respecter les critères environnementaux requis.
Les organisations de protection de l'environnement étaient vent debout contre ce projet en raison de la richesse de la faune et de la flore de la Grande baie. Elles ne cessaient de rappeler la responsabilité du géant britannique dans la gigantesque marée noire provoquée par la plateforme Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique.
A la surprise générale, BP a annoncé mardi l'abandon du projet. "Nous avons étudié minutieusement nos projets d'exploration dans la Grande baie australienne mais, dans l'environnement externe actuel, nous ne lançons des explorations dans des régions pionnières que si elles sont compétitives et conformes à nos obtectifs stratégiques", a déclaré dans un communiqué la directrice exécutive de BP pour l'exploration et la production en Australie, Claire Fitzpatrick. "Après mûre réflexion, ce n'est pas le cas de notre projet dans la Grande baie."
L'ONG Wilderness Society a d'emblée exhorté les concurrents de BP comme l'Américain Chevron ou l'Australien Santos à laisser la Grande baie tranquille. Il s'agit d'une zone de vêlage pour les baleines franches australes et d'un sanctuaire pour le grand requin blanc, le grand cachalot ou le lion de mer australien.
"Si, fort de toute son expérience, BP ne sait pas présenter un plan de forage acceptable pour la Nosepma, les autres compagnies explorant la Baie ne feront que gaspiller l'argent de leurs actionnaires en poursuivant cette chimère", a déclaré le directeur national de la Wilderness Society, Lyndon Schneiders. "Le fait est que forer ici est trop dangereux pour notre environnement, pour nos communautés et notre Grande baie australienne doit être protégée de façon permanente des risques inhérents à l'exploration gazière et pétrolière."
BP a démenti que les obstacles imposés par le régulateur aient présidé à son renoncement. "La décision ne résulte pas d'un changement de notre point de vue sur la possibilité de prospecter dans la région, ou de la procédure en cours menée par la Nosepma", a assuré Mme Fitzpatrick. "Elle est le résultat de notre stratégie et de la comptétitivité relative de ce projet au regard de notre portefeuille", a-t-elle poursuivi de manière sibylline.