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La Bolivie a découvert son premier gisement pétrolier en quasiment un quart de siècle, ce qui lui permettra d'atteindre une production de 10 000 barils par jour à partir de 2017, suffisamment pour répondre à sa demande interne de diesel.
"Cette découverte est la première en 23 ans. La dernière dont j'ai été informé remonte à 1992", dans la région de Cochabamba (centre), a déclaré jeudi le président Evo Morales lors d'un déplacement dans le village de Yapacani, dans la province de Santa Cruz (est) où est situé le gisement.
Le président a expliqué que cette découverte était à mettre au crédit de la compagnie pétro-gazière publique YPFB, selon qui le gisement recèle 28 millions de barils. La Bolivie espère désormais faire certifier des réserves totales de 44 millions de barils, incomparable certes avec les 300 milliards de barils du Venezuela, détenteur des plus grosses réserves de pétrole au monde.
"Jusqu'à aujourd'hui, combien produisait-on ? 4 480 barils par jour. A partir de 2017, nous produirons 5 600 barils de plus par jour et la production atteindra 10 000 barils par jour", a ajouté le président. YPFB a annoncé qu'elle investirait 220 millions de dollars pour exploiter ce gisement.
La Bolivie, pays andin enclavé, dispose de gigantesques réserves de gaz, dont il produit 60 millions de m3 par jour, exportés principalement vers le Brésil et l'Argentine. En 2013, ces exportations ont rapporté 6,6 milliards de dollars au pays.
Le nouveau gisement de pétrole sera destiné à la production de carburant diesel pour le marché domestique, permettant de cesser de dépendre des importations. M. Morales, indien aymara de gauche, a nationalisé les ressources en hydrocarbures après son arrivée au pouvoir en 2006 alors que le secteur était jusque là aux mains de compagnies brésiliennes, françaises, espagnoles, britanniques et argentines.
Fervent contempteur du néolibéralisme, le gouvernement d'Evo Morales est parvenu à faire de la Bolivie, ancien pays le plus pauvre d'Amérique latine, le champion régional de la croissance, avec une hausse du PIB de 5,5% en 2014 et des prévisions de 5% pour 2015.